Définition de l’agroforesterie

L'agroforesterie est une pratique écologique et économique
L’agroforesterie est une pratique consistant à associer sur une même parcelle des arbres et des cultures et/ou des animaux d’élevage.
Le centre mondial pour l’agroforesterie en donne quant à lui cette définition : « l’agroforesterie est un système dynamique de gestion des ressources naturelles reposant sur des fondements écologiques qui intègrent des arbres dans les exploitations agricoles et le paysage rural et permet ainsi de diversifier et de maintenir la production afin d’améliorer les conditions sociales, économiques et environnementales de l’ensemble des utilisateurs de la terre ».
Le terme « agroforesterie » a été utilisé pour la première fois en 1978 par John G. Bene, un forestier canadien convaincu des nombreux bénéfices économiques et écologiques de cette pratique.
Une pratique abandonnée de nouveau encouragée

Les agriculteurs privilégient de plus en plus l'agroforesterie
L’agroforesterie a longtemps marqué et diversifié nos paysages à travers les bocages, les pré-vergers normands ou dauphinois, les pré-bois en zone de montagne, les alignements de grands arbres au sein des parcelles cultivées, ou encore les jardins créoles et mahorais en outre-mer… Puis, elle a reculé avec le remembrement, la mécanisation, l’élevage intensif, l’arbre étant alors perçu comme un concurrent des cultures.
La productivité a été dans un premier temps augmentée, mais au prix d’une artificialisation des sols dépendants de plus en plus des intrants, d’une diminution de la faune auxiliaire et d’une résistance accrue des ravageurs.
Aujourd’hui, les agriculteurs réagissent, pratiquent l’agriculture raisonnée, ou mieux bio, et redécouvrent des techniques ayant fait leurs preuves depuis l’antiquité comme l’agroforesterie. Ils sont en ce sens encouragés par les instances gouvernementales, à l’image du plan de développement de l’agroforesterie porté par le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt de 2015 à 2020.
Le saviez-vous ? La moitié des parcelles agroforestières est conduite en Agriculture bio.
L’arbre et la haie : un intérêt économique et écologique indéniable
Podcast Truffaut, Connecté Nature - Permaculture et agroforesterie : préservons la planète !
Podcast sur l'agroforesterie et la permaculture
L’arbre et la haie présentent un intérêt indéniable économiquement et écologiquement, reconnu par de nombreuses études scientifiques :
- Par effet brise-vent et parapluie, ils permettent en créant un microclimat local de diversifier les cultures, et de protéger des précipitations et des courants d’air les animaux d’élevage.
- Le fruit de leur taille donne bois de chauffage, bois d’œuvre, fourrage...
- L’enracinement profond des arbres crée une sorte de filet qui favorise l’infiltration et la rétention de l’eau, limite la fuite des nitrates dans les nappes phréatiques et participe à séquestrer (stocker) le carbone en profondeur après absorption du CO2 de l’air. Ce réseau de racines améliore également la structure et l’aération du sol et diminue l’érosion. Les cultures en surface mieux enracinées voient leur rendement augmenter d’autant que les feuilles des arbres et des arbustes constituent par leur décomposition un humus protecteur et nourricier de la microfaune du sol.
- L’ombre des arbres et des arbustes limitent le dessèchement du sol et protègent les cultures des coups de chaleur. Elle retarde également la maturité de certaines cultures les protégeant des gelées tardives.
- Leurs parties aériennes offrent gîte et couvert à toute une faune augmentant encore la biodiversité (oiseaux, hérissons, rongeurs, insectes pollinisateurs...) et favorisant la productivité fruitière et apicole.
-Ils redeviennent des marqueurs forts de l’identité des territoires lorsque le choix d’essences se porte sur des espèces et variétés locales.
Des connaissances et un savoir-faire à redécouvrir

L’agroforesterie vise donc à mieux connaître le rôle des arbres et des haies ainsi qu’à apprendre à gérer la compétition qu’ils représentent pour les cultures en termes d’eau, de nutriments et de lumière. Concrètement, cela passe notamment par un choix réfléchi d’espèces arborescentes et arbustives ainsi qu’un suivi régulier de la taille pour limiter l’ombrage ou la chute de branches mortes sur les animaux.
Autre exemple : le choix d’espèces de la famille des légumineuses comme l’acacia permet de se passer d’intrants azotés, car elles ont la capacité de fixer l’azote au niveau de leurs racines. Autant de savoir-faire anciens à redécouvrir et à remettre en œuvre pour produire autrement !

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