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Les phasmes et mantes religieuses

Tout savoir sur les phasmes et mantes religieuses

Publié le 28 juil. 2020

Certains les craignent, d’autres s’en amusent, mais tout le monde est fasciné les phasmes et les mantes religieuses. Avec un vivarium adapté et un peu de temps, il est tout à fait possible d’offrir des conditions de vie idéales à ces invertébrés.

Certains les craignent, d’autres s’en amusent, mais tout le monde est fasciné les phasmes et les mantes religieuses. Avec un vivarium adapté et un peu de temps, il est tout à fait possible d’offrir des conditions de vie idéales à ces invertébr

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Généralités sur les phasmes

Il prend l’apparence exacte de la végétation

Il prend l’apparence exacte de la végétation

Il existe plus de 3 000 espèces de phasmes dans la nature. En élevage, ce sont environ 300 types de phasmes que l’on peut retrouver.

Ces insectes néoptères ont tous en commun d’être des phytophages (ils se nourrissent de végétaux, et précisément de feuilles), et d’avoir développé une technique de camouflage proche de la perfection. En effet, le phasme prend l’apparence exacte de la végétation de sa région d’origine afin de se rendre indétectable par les prédateurs lorsqu’il est immobile sur du bois ou entre des feuilles.

Plus connus sous les noms de phasme bâton, phasme feuille ou encore phasme écorce, les carausius morosus, phyllium philippinicum et eurycantha calcarata sont devenus des animaux de compagnie à part entière pour beaucoup de connaisseurs et de débutants. Faciles à élever et à manipuler (toujours avec douceur), ils font des compagnons peu exigeants.

Il faut également reconnaître qu’ils sont passionnants à observer et que leur mimétisme est une véritable ode à la théorie de l’évolution.

Leur espérance de vie varie de quelques mois à une année, mais leur reproduction simplifiée (et prolifique même en captivité) permet de maintenir un élevage de générations en générations. Le phasme est un animal nocturne, mais les spécimens jeunes sont actifs tout au long de la journée.

Bon à savoir :

La taille d’un phasme peut varier de 8 à 45 cm. Le plus grand insecte découvert dans la nature est un phasme de Chine, baptisé Phryganistria chinensis Zhao, qui mesurait pas moins de 62,4 cm !

Le phasme Hermagoras cultratolobatus

Comment élever des phasmes ?

Cet insecte est issue de régions chaudes et humides.

Cet insecte est issue de régions chaudes et humides.

L’habitat des phasmes

La grande majorité des espèces de phasmes est issue de régions chaudes et humides (à quelques exceptions prés). Ils ont donc besoin d’un taux d’hydrométrie relativement important, à adapter selon l’espèce choisie. Pour les phasmes qui demandent une humidité ambiante importante, un vivarium ou un terrarium avec des parois en verre sont tout indiqués.

Ils devront tout de même comporter des aérations suffisantes en haut en bas afin de ne pas créer de pourrissement des feuilles et éviter toute maladie cryptogamique à l’animal (mycose).

Conseil : si les aérations de votre vivarium ou de votre terrarium sont trop importantes et peuvent laisser passer les plus jeunes spécimens, recouvrez-les avec une moustiquaire.

Le plastique est déconseillé comme matériau pour le vivarium principal, car il n’est pas idéal pour l’observation sur le long terme (le plastique se raye et jaunit). Il peut cependant être employé pour l’éclosion des œufs et pour séparer les juvéniles des adultes.

Le vivarium doit avoir une hauteur trois fois égale à la taille du phasme une fois adulte. La température idéale pour les phasmes se situe entre 23 et 28 °C. Toutefois, ces insectes peuvent également vivre à 18/20 °C, mais ils connaîtront alors une croissance plus lente.

Le phasme est un animal nocturne, mais la luminosité est tout de même essentielle. Préférez un endroit bien ensoleillé où vous laisserez s’écouler les cycles jour/nuit (pas une pièce vouée à rester éclairée tard comme un salon par exemple).

Si votre pièce est particulièrement fraîche, vous pouvez augmenter la température par le biais d’une lampe chauffante, mais ce n’est pas spécialement recommandé. Les phasmes n’ont pas forcément besoin d’un substrat en terre pour vivre heureux. Un sol absorbant, en papier essuie-tout par exemple, suffit amplement et simplifie l’entretien.

Si vos phasmes sont des espèces qui enfouissent leurs œufs dans le sol, placez dans le vivarium un pot de faible hauteur, rempli de terre et de sable mélangés. Les individus viendront y pondre tout naturellement.

Conseil : ne nettoyez jamais les vitres de votre vivarium avec des produits ménagers classiques. Utilisez un produit spécial terrarium, ou un mélange de vinaigre et d’eau.

Le phasme Peruphasma schultei (origine nord du Pérou)

Ils se nourrissent exclusivement de feuilles

Ils se nourrissent exclusivement de feuilles

La nourriture des phasmes

Les phasmes se nourrissent exclusivement de feuilles, il n’est donc pas nécessaire de rajouter un quelconque complément alimentaire.

La ronce et le lierre font partie des mets les plus appréciés des phasmes, et les plus communs à toutes les espèces. Mais selon les spécimens, vous pourrez aussi introduire des branches de framboisier, de rosier, d’aubépine ou encore de chêne.

Il suffit de placer ces branches, d’une hauteur suffisante pour que le phasme s’y accroche, au milieu du vivarium, le bout des tiges plongé dans un bocal rempli d’eau (de type bocal à confiture). Les branches sont à changer régulièrement selon l’appétit du phasme et le nombre d’individus présents bien évidemment.

Dans un souci d’hydratation de l’animal, et pour le maintien constant d’un bon niveau d’humidité dans le vivarium, il faut vaporiser de l’eau sur les feuilles une fois par jour au minimum. Préférez de l’eau osmosée ou déminéralisée afin de ne pas répandre de calcaire dans le vivarium.

L’eau vaporisée doit être à température ambiante, c’est-à-dire la même que celle du terrarium, et ne doit pas être directement projetée sur les individus.

Pas besoin de phasme mâle pour la reproduction

Pas besoin de phasme mâle pour la reproduction

La reproduction des phasmes

Les phasmes se reproduisent très bien en captivité. La grande majorité des espèces n’a même pas besoin de phasme mâle pour cela. La femelle pond alors des œufs déjà fertilisés qu’elle va, selon les espèces :

Déposer sur les branches, laisser tomber sur le sol ou enfouir dans le sol.

Cette méthode de reproduction assurée par une femelle seule s’appelle la parthénogenèse thélytoque. Le phasme-bâton, par exemple, peut pondre trois ou quatre œufs par jour durant toute sa vie adulte (en dehors des périodes de mue). Environ la moitié de ces œufs pourront donner naissance à de jeunes phasmes (les juvéniles).

Vous avez le choix entre laisser les œufs se développer dans le vivarium, ou bien les placer à part, dans un second vivarium. Au sein du vivarium principal, les œufs se développeront moins bien et certains pourront éventuellement être tués par les adultes. Dans un vivarium secondaire :

Placez les œufs sur un sol sableux humide. Élevez la température pour assurer l’incubation. Lorsque les œufs éclosent, placez une moustiquaire ou une bande de gaze en guise de couvercle pour le vivarium. Vaporisez régulièrement ce couvercle aéré auquel les jeunes phasmes vont venir s’accrocher pour s’hydrater.

La mue des phasmes

Le cycle de vie des phasmes est régi par plusieurs mues, entre six et huit au cours de son existence. Chaque mue représente une étape de croissance de l’animal. En effet, devenu trop grand pour son enveloppe corporelle, celle-ci se déchire et tombe. Lors de la mue, environ une fois par mois, le phasme est plus sensible au stress. Évitez donc de le manipuler à ces occasions.

Conseil : si vous utilisez une lampe chauffante, cessez de la faire fonctionner pendant la période de mue.

Généralités sur les mantes religieuses

La mante religieuse n’est pas dangereuse pour l’homme

La mante religieuse n’est pas dangereuse pour l’homme

Malgré sa grande taille, son appétit féroce et la funeste réputation de ses noces, la mante religieuse n’est pas un insecte dangereux pour l’homme. Surnommée « tigre de l’herbe » ou « cheval du diable », à cause de ses instincts prédateurs, ou encore « Prie Dieu » en Provence en raison de la posture de ses pattes, son nom scientifique est en réalité mantis religiosa.

Cet insecte fascinant, capable de faire pivoter sa tête à 180° pour suivre ses proies du regard, est un remarquable prédateur qui peut s’attaquer à d’autres insectes plus gros qu’elle. Elle mesure de six à huit centimètres de long pour les femelles, et de trois à cinq centimètres pour les mâles.

La mante religieuse femelle est capable de voler sur quelques mètres, mais un peu maladroitement. Le mâle, plus petit, est plus doué dans cet exercice. Lorsqu’elle approche de la période de ponte, la femelle ne peut plus voler du tout et se déplace uniquement grâce à ses pattes arrière appelées « déambulatoires ».

La mante religieuse est parfois utilisée dans les cultures afin de lutter contre les insectes ravageurs du type criquets ou sauterelles. Originaire du bassin méditerranéen, la mante religieuse a su s’implanter plus au nord de l’Europe et s’adapter à des climats plus froids.

Elle est principalement de couleur verte ou brune. Cependant, certains spécimens sont plus pâles et sont appelés mantes religieuses blanches.

Comment élever des mantes religieuses ?

Le vivarium doit être bien aéré.

Le vivarium doit être bien aéré.

À l’instar des phasmes, les mantes religieuses sont devenues des animaux de compagnie, ou d’ornement, que l’on prend plaisir à observer à travers les parois d’un vivarium. Attention à ne pas faire cohabiter un phasme et une mante religieuse, cette dernière dévorerait à coup sûr le phasme. Il ne faut pas non plus mêler plusieurs mantes religieuses dans un même espace, l’espèce pouvant facilement faire preuve de cannibalisme.

Toutefois, le drame peut être évité en nourrissant abondamment les mantes qui n’auront plus d’intérêt à s’attaquer entre elles. C’est d’ailleurs la technique à adopter si l’on souhaite que l’animal se reproduise. En effet, la mante religieuse femelle doit être fécondée par un mâle pour pouvoir pondre des œufs viables.

L’accouplement peut durer des heures, et il n’est pas rare que la femelle dévore la tête du mâle en cours d’exercice. Un « détail » qui n’empêche toutefois pas ce dernier de finir son devoir reproductif, mais il vous faudra alors trouver un autre mâle pour le prochain accouplement.

L’habitat de la mante religieuse

Originaire de méditerranée, la mante religieuse n’a pas besoin d’une hydrométrie excessive. Cependant, un taux d’humidité allant de 50 à 60 % favorisera la croissance en facilitant les mues successives. Il est aussi bon de vaporiser de l’eau sur les feuilles présentes dans le vivarium, deux à trois fois par semaine, afin de permettre à l’animal de s’hydrater.

Le vivarium de la mante religieuse doit faire au minimum trois fois la taille de l’animal en hauteur et en largeur. Il doit comporter des branches et du feuillage afin qu’elle puisse s’accrocher et grimper. Les végétaux peuvent être plantés en pot, car ils ne seront pas dévorés.

Le vivarium doit être bien aéré. Un couvercle, fait d’une moustiquaire, en supplément d’une aération basse, sera là aussi parfait. Le substrat du terrarium peut être composé d’humus de coco ou d’écorces pour l’aspect esthétique, mais d’un point de vue pratique, un sol en papier essuie-tout conviendra tout à fait.

Elles ont besoin de proies vivantes

Elles ont besoin de proies vivantes

La nourriture des mantes religieuses

Les mantes religieuses ont besoin de proies vivantes qu’elles attraperont avec leurs pattes ravisseuses. Ces énormes pattes munies de griffes emprisonnent les victimes dans une sorte de pince d’où elles ne peuvent plus s’échapper. Les mantes dédaigneront les insectes morts que vous introduirez dans le vivarium.

Il faut choisir des proies d’une taille égale ou inférieure à la mante. Mouches, moustiques, criquets, blattes, grillons ou petites sauterelles sont parfaitement adaptés à son régime alimentaire. La variété des proies est un atout pour sa santé.

Pour que la mante religieuse arrive à chasser, le vivarium ne doit pas être trop grand. Les proies pourraient alors se cacher plus facilement. Les insectes à donner aux mantes religieuses peuvent être trouvés dans la nature ou achetés dans le commerce. Une mante religieuse doit être nourrie trois fois par semaine.

La reproduction des mantes religieuses

La mante religieuse pond ses œufs sur une branche ou une feuille. Ces derniers sont regroupés en un amas que l’on appelle oothèque. En milieu tempéré, l’incubation dure neuf mois. Les pontes peuvent avoir lieu d’août à octobre et l’oothèque se développera donc jusqu’en avril ou juin.

Toutefois, si la température du vivarium est maintenue entre 23 et 26 °C, l’incubation sera réduite à huit semaines environ. Les juvéniles doivent être séparés des adultes afin d’éviter tout cannibalisme. Il est également important de les nourrir suffisamment afin qu’ils ne se dévorent pas entre eux.

La mue des mantes religieuses

Comme beaucoup d’insectes, la mante religieuse se développe au travers de ses mues. Lors de la mue, elle devient moins active. On peut observer l’ancienne peau qui est doucement déchirée par le corps grossissant de l’insecte.

Pendant la mue, il faut arrêter de nourrir la mante religieuse. Particulièrement sensible, elle pourrait alors se faire dévorer par les insectes vivants qui constituent habituellement son menu.

Vous avez des questions concernant les phasmes ou les mantes religieuses ?

N'hésitez pas à nous contacter au 0 806 800 420.

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