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Le biocontrôle : protéger son jardin autrement

Publié le 20 déc. 2018

Depuis le 1er janvier 2019, l’usage, la détention ou l’achat de pesticides par les particuliers est interdit. Comment les remplacer par des méthodes de biocontrôle et des produits naturels ? Voici nos conseils pour protéger vos plantes autrement !

Depuis le 1er janvier 2019, l’usage, la détention ou l’achat de pesticides par les particuliers est interdit. Comment les remplacer par des méthodes de biocontrôle et des produits naturels ? Voici nos conseils pour protéger vos plantes autrement

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Qu’est-ce que le biocontrôle ?

Le terme biocontrôle désigne en fait un ensemble de méthodes visant à protéger les végétaux en utilisant des mécanismes naturels. En apprenant à mettre à profit les mécanismes et interactions qui régissent naturellement les relations entre espèces dans un même milieu, il est possible de limiter au maximum le développement de bioagresseurs (tels que les insectes ravageurs ou les adventices – plantes qui se développent spontanément dans un endroit et qui peuvent nuire à l’épanouissement des cultures).

Le biocontrôle ne vise donc pas l’éradication des bioagresseurs, mais l’équilibre de leurs populations. Pour cela, il est nécessaire d’adopter une nouvelle approche du jardinage. Parmi les méthodes préventives permettant de mieux protéger vos plantes, mais aussi d’assurer une bonne production, on trouve notamment :

- Le choix des bonnes espèces ou variétés plus résistantes aux maladies et aux attaques des nuisibles, de leur emplacement selon votre climat, l’exposition ou la nature de votre sol…
- La permaculture qui consiste en particulier à conserver votre sol couvert grâce à un paillage (feuilles mortes, engrais verts, résidus de tontes…), mais aussi à bien associer les plantes entre elles.
- La bonne connaissance de son milieu ou encore la surveillance régulière et attentive de vos cultures pour mieux anticiper l’apparition d’éventuels parasites ou maladies.

En plus de ces méthodes préventives, divers outils de biocontrôle sont à la disposition du jardinier pour l’aider à protéger efficacement ses plantes, en utilisant uniquement des solutions naturelles : macro ou micro-organismes, phéromones, purins… Même en l’absence de pesticides, le jardinier a de nombreuses armes à sa disposition !

Les outils du biocontrôle

Les macro-organismes (vidéo)

Coccinelles, nématodes, syrphes, chrysopes, parasites… de nombreux macro-organismes se montrent particulièrement utiles au jardin en dévorant ou parasitant les insectes nuisibles. Pour les attirer, la fabrication d’hôtels à insectes (ou d’abris plus simples) est une méthode très en vogue au jardin. Et ne vous découragez pas si votre hôtel à insectes reste vide au départ, il faut parfois attendre plusieurs mois, voire années, avant de voir s’installer les premiers occupants !

Mettre en place des plantes dites « refuges » (ortie, achillée…) peut également être une bonne solution pour leur offrir un abri. Mais surtout, d’une manière règle générale, rappelez-vous que plus les espèces végétales seront diversifiées et plus votre jardin attirera d’insectes utiles !

Les micro-organismes

Invisibles à l’œil nu, les micro-organismes (virus, champignons ou bactéries) possèdent différents modes d’action :

Action préventive

L’utilisation du micro-organisme vise à stimuler les défenses naturelles de la plante pour l’aider à mieux lutter contre une attaque de ravageur ou encore à protéger le système racinaire contre d’autres champignons.

Action protectrice 

La bactérie permet alors à la plante de produire alors une substance toxique mortelle pour son bioagresseur.

Action de parasitisme

Certains champignons étant en effet capable de parasiter et tuer des insectes nuisibles comme les pucerons.

Les phéromones et les kairomones

L’utilisation de substances biochimiques naturellement produites par les insectes ou les plantes permet de créer une confusion chez les insectes ravageurs des cultures :

- Les phéromones, émises pour favoriser la rencontre entre mâles et femelles d’une même espèce d’insecte, au moment de la reproduction.
- Les kairomones, qui alertent les insectes auxiliaires de la présence de leur proie.
- Les allomones, qui induisent une réaction toujours favorable à l’espèce émettrice, comme l’odeur des fleurs qui attire les pollinisateurs ou celle des plantes aromatiques connues pour éloigner de nombreux ravageurs.

Utilisées comme des pièges, ces substances permettent de mieux protéger vos cultures et de vous alerter suffisamment tôt pour mettre en place une méthode de lutte efficace.

Les purins et décoctions

Il est possible de concocter divers purins et décoctions à partir de différents végétaux, chacun ayant ses bienfaits pour la croissance de la plante, mais également pour lutter contre certains bioagresseurs.

Le purin

Consiste à laisser macérer des feuilles dans de l’eau pendant environ 2 semaines ou plus. Parmi les plus connus : le purin d’ortie qui éloigne certains insectes nuisibles ou le purin de consoude utilisé comme engrais.

La décoction

Consiste à laisser macérer pendant une journée avant de faire bouillir l’eau issue de la macération. La décoction de prêle est par exemple connue pour ses propriétés fongicides.

D’autres méthodes pour un jardinage écologique

De nombreux produits de lutte phytosanitaire autorisés en agriculture biologique sont disponibles pour vous aider à protéger vos plantations. À l’inverse des produits chimiques de synthèse, ces produits de biocontrôle sont issus de sources naturelles. Le cuivre et le soufre sont par exemple des substances reconnues pour leur action fongicide. Leur utilisation doit néanmoins se faire dans le respect des indications et dosages prescrits, car naturel ne veut pas obligatoirement dire sans danger !

Incontournable en jardinage écologique et encouragé par le développement de la permaculture, le paillage est quant à lui une des méthodes les plus efficaces pour préserver la qualité naturelle de votre sol, empêcher la croissance des plantes adventices, limiter les arrosages et favoriser la présence des insectes auxiliaires. Tontes de gazon, feuilles mortes ou encore paille, l’essentiel est que votre sol soit toujours couvert !

Enfin, le biocontrôle n’exclut pas certains gestes manuels de désherbage ou de ramassage des chenilles, limaces et autres nuisibles !

brochure biocontrole

Organismes ayant participé à la réalisation de la brochure "Protéger les plantes de son jardin avec le biocontrôle"

Pour plus d'informations, vous pouvez également télécharger et consulter la brochure "Protéger les plantes de son jardin avec le biocontrôle" ci-dessous.

Avec l’appui financier de l’Agence Française de la Biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto.

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